Le loup blanc de Sherrilyn Kenyon

Attention, spoiler du tome 3 présent dans cette critique.

Condamné à la peine capitale par la déesse Artémis, Zarek, le Chasseur de la Nuit, échappe temporairement à cette sentence. Banni aux confins de l'Alaska, il doit être jugé par Astrid, fille de la justice, réputée pour sa sévérité. La belle aveugle a deux semaines pour statuer sur le sort de celui qu'elle ne peut voir qu'à travers le regard de son loup blanc. Mais, dans le huis clos de son chalet où elle tente de cerner la personnalité du guerrier, rendre un verdict n'est pas évident. Zarek est-il ce monstre sanguinaire au cœur de glace dépeint par ses ennemis ou un être meurtri en quête de rédemption ? Quoi qu'il en soit, c'est une véritable force de la nature dont la beauté l'émeut, même si elle sait qu'elle devra peut-être, en son âme et conscience, l'envoyer à une mort horrible.

Après les événements qui se sont déroulés à la Nouvelle-Orléans dans le tome 3, Artemis veut mettre à mort Zarek. Acheron la convainc de le faire juger avant et la déesse fini par accepter. Ils font alors appelle à Astrid, fille de Themis, Déesse de la justice. Astrid a jusqu'alors toujours jugé coupable toutes les personnes qui sont passés entre ses mains, Artemis et donc persuadée que ce juge qui ne pense plus ressentir de compassions mettra un terme à l'existence du chasseur de la nuit.
Mais voilà, quand Astrid rencontre le cœur détruit de Zarek, le sien s'ouvre à nouveau et la jeune-femme va vouloir comprendre pourquoi souhaite-t-on la mort de cet être qui n'aime certes personne et qui ne croit pas pouvoir être aimé, mais si triste et au fond si bon. D'autant plus qu'Acheron, chef des chasseurs, croit en son innocence alors qu'il punirait lui-même ses mauvais soldats.
La rencontre entre le chasseur et son juge sera prémédité, Zarek fuira ses tueurs et tombera d'épuisement dans le froid non loin du chalet où séjourne Astrid pour l'inspection de celui-ci. Afin d'obliger le chasseur à rester durant le temps nécessaire pour rendre son jugement, Astrid crée un blizzard violent.
Zarek est son âme déchue auront fort à faire, car en plus de découvrir des sentiments qu'il ne connaissait pas jusqu'ici, et bien que les tueurs envoyé par Artemis aient été rappelés, quelqu'un le cherche encore, quelqu'un de si puissant que seul Acheron peut le vaincre, quelqu'un qui souhaite la mort de Zarek plus qu'Artémis elle-même.

Commençons par parler des personnages. Nous avions déjà fait connaissance avec Zarek dans le tome précédent et ici nous allons bien sûr le découvrir plus en profondeur, découvrir qu'il n'est pas seulement le chasseur aimé de personne et qui, de par ce fait, n'aime personne. Sous cet aspect froid et dur créé par la souffrance et la solitude qu'il accumulé durant 900 ans se cache un être bon et généreux. On s'y attendait mais c'est agréable de voir que le tout reste bien construit, car pour un personnage violent et dur comme lui, cela aurait pu être loufoque de le voir passer par toute sortes de sentiments qui ne lui iraient pas, l'auteur s'en sort avec brio et on continu de voir Zarek comme l'être violent, seul mais aimant à la fois. Ce qu'il a enduré dans son enfance, ce qu'il endure encore au présent sont autant d'éléments qui font qu'on s'attache à lui, ça et son caractère (oui, les Bad Boys en général, ça plait).
Bien que littéralement tombé amoureux de Sunshine au moment de lire le tome 3, je dois dire qu'Astrid m'a vraiment plus. C'est un personnage rempli d'amour et il m'est même difficile de concevoir qu'elle ait condamné toutes les personnes qu'elle ait jugé avant sa rencontre avec Zarek tant elle est bonne et voit avec les yeux du cœur. Elle voit aussi avec les yeux de son loup-blanc, car étant aveugle (comme la Justice) elle utilise l'animal qu'elle a autrefois sauvé pour voir à travers ses yeux.
Dans ce tome, nous faisons la connaissance d'autres chasseurs en plus d'Acheron qui répond bien sûr toujours présent. On y trouvera donc Sundown – que l'on verra beaucoup, étant plus ou moins le seul ami de Zarek – ou encore Bjorn, Syra et surtout Spawn qui n'est pas là très longtemps mais que j'espère revoir pour des raisons que je tairais ici. Autre personnage que l'on retrouve dans ce tome, c'est Simi. Si si, souvenez-vous de cet énorme dragon qui protège Acheron à la fin de la Fille du Shaman. Et bien nous la retrouvons ici sous sa forme presque humaine, petites cornes, oreilles pointues et ailes de chauve-souris en prime. Il s'avère que ce personnage est une force brut pour la série car elle apporte un vent de fraicheur plus frais que le vent de l'Alaska de Zarek. Elle est jeune et insouciante et a donc un comportement enfantin. Elle est très fidèle à son akri (Acheron) et rêve de dévorer toutes les personnes qu'elle n'aimera pas au fil de ses rencontres. On ne peut qu'aimer ce personnage haut en couleur et rire à nombre de ses frasques.
En parlant d'humour, ce tome en est rempli. Cela peu surprendre puisqu'on a affaire à Zarek qui ne devrait pas être le plus drôle des chasseurs, et pourtant ! Sa relation avec le loup d'Astrid (en passant il s'appelle Sasha) est à se plier de rire. Les sarcasmes fusent et les menaces de castration et autres sont omniprésentes ! La répartie d'Astrid permettra également quelques échanges intéressants entre elle et Zarek. Donc oui, malgré les apprioris apportés par le personnage que nous allons suivre dans ce tome, on rit et de bon cœur.
Côté intrigue, nous auront des réponses sur Zarek (évidemment) et des informations assez intéressante qui nous donneront envie de lire les tomes suivants plus vite encore. Mais surtout, Madame Kenyon aime nous faire languir et tout le mystère autour d'Acheron se voit encore augmenter. On n'y tiens plus, on veut tout savoir de ce personnage aussi bon qu'énigmatique, aussi passionnant que mystérieux. Manque de chance, le tome qui lui est destiné (le 15ème) n'est pas prêt d'arriver en France.
Le Loup-blanc tranche avec les précédents opus sur plusieurs points. Ici, la femme du « couple » n'est pas terrienne et donc, sait ce qu'est Zarek. Au contraire, c'est lui qui ignore la vraie nature de la jeune femme. Ensuite, alors que les trois précédentes femmes faisaient partie du « réseau sociale » de Selena (amie ou même sœur), ici exit ce personnage et tout ce qui s'en approche puisque exit aussi la Nouvelle-Orléans pour un petit voyage en Alaska. Tout ceci montre deux choses, la première est que même si elle change de décors, Miss Kenyon sait y faire puisqu'on a bel et bien là un Dark-Hunter pur jus ; ensuite que la série pourra nous surprendre à chaque tome, que ce soit en tranchant beaucoup comme ici ou simplement avec des idées bien sympathiques dont je vais vous parler de suite.
Rappelez-vous, dans la Fille du Shaman, Talon communiquait avec Ceara, l'esprit de sa sœur morte. Ici, l'idée sympathique vient de la capacité qu'a Astrid de communiquer avec son loup. On peut aussi ajouté à cela sa cécité et le fait qu'elle puisse utiliser les yeux de l'animal pour voir.
Autre idée qui elle, sera développée par la suite puisque toute une série en reprendra les bases, les rêves. Oui, c'est ici que l'on nous offre le pont à franchir pour passer à la série des Dream-Hunter. C'est ici qu'on nous propose l'aiguillage pour que le train ait deux possibilité de route. Une très grosse partie du roman se déroulera en fait dans les songes du chasseur.
Contrairement au tome 3 auquel je lui trouvais moins d'action et moins de sexe, ici, même si peu d'action il y a, ce n'est en aucun cas gênant car le couple que l'on suit est passionnant. Je n'ai rien contre Sunshine ♥ et Talon mais leur relation était déjà toute tracée, facile, sans surprise. Ici on a deux personnages complexe, au passé réellement chargé et au cœur de pierre. Comme dans le Petit Prince qui est beaucoup cité, Astrid va apprivoiser Zarek.
Enfin, je vais finir, comme à l'accoutumé pour ce genre, sur les passages torrides... ou pas. Contrairement au tome 3, cette fois on y a doit à nouveau. Peu, mais on y à droit et pour de bon, pas à des bribes de détails avant de sauter une ligne et de les retrouver nus sur le lit. Que dire si ce n'est que Sherrilyn Kenyon manie toujours aussi bien la plume que ce soit pour le hot ou pas, puisque le style est, comme de coutume, agréable et se lit très vite. Au niveau du sexe elle arrive à nous faire de l'effet tout en conservant le côté romance, ne tombant pas ainsi dans la pornographie gratuite.
En bref, l'écriture de Kenyon ne déçoit toujours pas et son univers devient de plus en plus intéressant. Elle nous confirme ce que les précédents tomes nous annonçaient, elle est douée pour ça. Ce tome est pour le moment, incontestablement mon préféré et j'ai l'impression, avec cette critique de ne pas lui avoir fait honneur... c'est dire.

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