Mon nom est Blake, Anita Blake. Les vampires, eux, m’appellent « l’Exécutrice » et par égard pour les oreilles les plus chastes, je ne vous dirai pas comment, moi, je les appelle. Ma spécialité, au départ, c’était plutôt les zombies. Je relève les morts à la nuit tombée pour une petite PME. Ce n’est pas toujours très exaltant et mon patron m’exploite honteusement, mais quand on a un vrai don, c’est idiot de ne pas s’en servir. Tuer des vampires, c’est autre chose, une vieille passion liée à des souvenirs d’enfance. Depuis qu’ils sont officiellement reconnus et ont pignon sur rue, ils se croient tout permis. Certes, il y en a de charmants, voire très sexy, mais il y en a aussi qui abusent. Ceux-là, je les élimine. Rien de tel pour garder la forme : ça vous fouette le sang !Dans le monde de la woman-urban-fantasy (qu'on appelle plus couramment bit-lit), Anita Blake est une des héroïnes les plus populaires, une des plus appréciées. Il y a toujours des détracteurs, évidemment, et puis il y a même des fans qui finissent par critiquer (notamment les derniers tomes), phénomène qu'on retrouve aussi chez les fans de la Confrérie de la Dague Noire. Mais bref, on est pas là pour analyser le phénomène bit-lit ou encore la réaction des fans. On est là pour parler du passage d'Anita des mots du roman aux images du comics.
Initialement prévu en France pour octobre 2009 il aura été repoussé très longtemps. Très très longtemps puisqu'il est seulement sorti en juin 2011. Voyez donc l'attente à laquelle on eu droit les fans français.
Est-ce que ce comics est à la hauteur de cette attente si longue ? Est-ce qu'Anita a réussi son passage en images ?
L'histoire n'est pas compliquée puisqu'il s'agit tout simplement de Plaisirs Coupables, le premier roman, qui est adapté ici. Petit rappel, Anita est réanimatrice, elle relève les morts pour diverses raisons et est engagée par Réanimateur Inc. Mais à côté, elle aide la police sur des affaires concernant des éléments surnaturels et peut se voir offrir un mandat pour exécuter un vampire en toute légalité. Car elle est tueuse de vampires, elle est l’Exécutrice. Dans Plaisirs Coupables, Anita sera amenée à enquêter sur les meurtres de plusieurs vampires.
Quand je pense à ce comics, le mot qui me vient à l'esprit est : lourd. La narration (ces petites cases où Anita s'adresse à nous) est trop présente. Et vas-y que je te dis qu'un frisson glacé me parcours l'échine, et vas-y que je me pose un tas de questions. Des tonnes et des tonnes de questions... au point qu'on a envie de lui mettre des claques. Où est la Anita qu'on a connu dans les romans ?
Beaucoup de narrations inutiles, propres aux romans, mais nous sommes dans un comics et les images sont la pour nous faire comprendre certaines choses qui, de ce fait n'ont pas besoin de toute cette narration. Je ne dis pas que la narration typée roman n'a pas sa place dans un comics, mais il faut qu'elle soit bien faite, dans le Fléau de Stephen King version comics, c'est magistrale... ici, c'est lourd et pesant.
Et il n'y a pas que la narration qui donne cette envie de mettre des claques à notre chère Anita... et je suis déçu sur cette aspect plus que sur d'autres car il concerne les dessins et que j'adore Brett Booth. Certains de ses dessins sont tout bonnement... moyens. Parfois, on a l'impression de se retrouver devant un dessin animé pour enfant du genre qui passe sur TF1. Et je parle des dessin animé tout moche qui n'a plus d'identité.
Brett Booth a quitté le staff pour travailler sur Frankenstein de Dean Koontz... oú cette fois, il excelle pleinement. Brett Booth est parti et Ron Lim va prendre sa place et même si j'avais tendance à préférer Booth, je trouve que Lim nous offre des dessins plus Marvelien.
A savoir aussi que Stacie Ritchie qui était l'adaptatrice en comics des 5 premiers issues part aussi pour laisser la place à la femme de Brent Booth (l'issue 6 étant dispo dans ce tome, on peut dire que le Booth de la couverture est en fait les Booth) Là aussi c'est peut-être une bonne chose. Parfois, entre les dessins et les passages passé/présent non précisé, on s'y perd, on ne comprends pas ce qui se passe sur telle ou telle case... la mise en scène est donc très moyenne.
Que reste-t-il à ce comics alors ? Pas grand chose... on peut dire « c'est un bon moyen de découvrir Anita »... ben non. Mieux vaut lire le très bon roman de Hamilton pour ça.
En bonus, une petite histoire qui nous fait comprendre pourquoi Anita ne tue pas les vampires sans raison... dispensable même si ce genre de bonus est toujours plaisant.
Et, comme c'est toujours le cas et surtout toujours bon à prendre pour les lecteurs, la galerie des couv et couv alternatvies, dont certaines sont wahou.
Ce comics est donc dispensable en tant que comics et... pas géant même pour les fans. Mais le lire une fois au moins et ce, malgré les envies de claques et l'ennuie, ne vous tuera pas... à prendre en occasion ;)
§Eddie§
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