Cornes de Joe Hill

Ignatius Martin Perrish passa la nuit ivre, à faire des choses terribles. Il se réveilla le lendemain matin avec une terrible gueule de bois et… une paire de cornes qui lui sortait des tempes.

Au début, Ig croit que les cornes sont une hallucination, celle d’un esprit malade, rongé par la colère et le chagrin. Cela fait un an que Merrin Williams, sa bien-aimée, a été violée et tuée dans des circonstances inexplicables. Depuis, reclus dans sa solitude, il vit un enfer, et il a plus de raisons qu’il n’en faut pour sombrer dans la dépression. Pourtant les cornes sont on ne peut plus réelles.
Jadis, Ig le vertueux faisait partie des privilégiés : né dans une famille riche, second fils d’un musicien renommé et frère cadet d’une star montante de la télé, il avait la sécurité, l’aisance, une place reconnue au sein de sa communauté. Ig avait tout pour être heureux, plus encore il avait Merrin et un amour réciproque, auréolé de magie, fondé sur les mêmes rêves. Mais la mort de Merrin a tout détruit. Seul véritable suspect, Ig n’a pourtant jamais été accusé ni jugé. Et donc jamais innocenté. Pour le tribunal que constitue l’opinion publique de Gideon, sa ville natale du New Hampshire, Ig aura beau dire ou faire, il est et restera toujours coupable, car ses parents riches et influents ont exercé des pressions pour faire boucler l’enquête. Il est abandonné de tous, Dieu y compris. De tous, sauf de son démon intérieur… Et voilà qu’Ig se retrouve soudain doué d’un nouveau pouvoir, assorti à son nouvel aspect et tout aussi terrible, un macabre talent qu’il compte bien utiliser pour retrouver le monstre qui a tué Merrin et détruit sa vie. Être bon, prier… tout ça ne l’a mené nulle part. Il est temps de prendre sa revanche… Il est temps de donner sa part au diable…


Ignatius Perrish n’est pas heureux. Voila un an que la femme qu’il aimait est morte. Il boit, il sort sur les lieux où la jeune femme a perdue la vie après s’être fait violée. Une année entière à être le suspect numéro un, sans preuve aucune. A être celui sur qui les regards de dégouts et de reproches se posent à tort. Donc ce soir là, ivre et l’âme en peine, sur ces terres maudites par le drame, il fait des choses… Des choses dont il ne se souviendra pas à son réveil.  Seules traces de sa soirée, un mal de crane horrible, la pire gueule de bois qu’on puisse imaginer. Gueule de bois… et des cornes.

Alors qu’il pense à une hallucination, il verra bien vite qu’il n’en est rien. Et en plus de ne pas savoir d’où sortent ces deux protubérances, il découvre qu’elles sont accompagnées d’étranges dons. Les gens qu’il croise se sentent obligés de lui dire leurs plus atroces secrets, leurs plus graves pensées et de plus, de lui demander son avis sur la marche à suivre. Si cela commence docilement avec Glenna, la femme avec qui il vit, qui lui avoue vouloir prendre du poids pour le dégouter et qu’il la quitte ; qui lui demande s’il est raisonnable de prendre encore un donuts… très vite, des gens plus pervers lui avoueront qu’ils veulent prendre la copine de leurs filles pourtant si jeune.
En plus de devoir comprendre ce qui lui arrive, Ig va devoir apprendre à maitriser le pouvoir des cornes et surtout, l’utiliser a bon escient… pourquoi pas, pour retrouver le vrai tueur de Merrin qu’il a toujours aimé ?

Joe Hill a ce trait caractéristique qu’ont certains auteurs qui fait qu’à la première ligne qu’on lit, on sait qu’on se retrouve avec Joe. Du Joe Hill pur et dur. Un style, un monde, un best-seller en puissance.

Cornes a beau être un roman fantastique extrêmement divertissant, il n’en est pas moins porteur de messages. Ig se comparant souvent au diable avec ses cornes, il nous fait prendre conscience de certaines choses qui, du coup, nous semblent bien trouvées, sinon évidentes. Exemple : on dit que Dieu et le diable sont des adversaires… mais Dieu hait les péchés, le diable les punis. Ne travaillent-ils pas dès lors main dans la main ? Les rejetés du paradis et donc de Dieu ne vont-ils pas en enfer tenir compagnie au malin ? Que ceux qui ont peur de se retrouver face à un roman ésotérique super complexe se rassurent, ces réflexions, nous venant bien pendant la lecture, ne sont pas nécessairement ce qui fait la force du roman. Ceux qui cherchent un roman fantastique divertissant à souhait, avec des personnages qu’on fini par aimer et une histoire quasi parfaite (pour ne pas dire parfaite) mise en place d’une main de maître par un auteur qui n’a plus rien à prouver à personne, vous avez, avec Cornes le livre qu’il vous faut.

On est dans l’histoire, vivant chaque instant du récit aux côtés de Ig. On se demande constamment ce qu’il a pu faire cette nuit précédent l’apparition des cornes ou encore ce qu’il s’est réellement passé la nuit où Merrin est morte. Joe nous le dira, nous surprendra, au compte goutte. Nous donnant toujours plus envie d’aller de l’avant. Et même lorsqu’on se dit qu’on ne peut plus avoir de rebondissements, M. Joe réussit quand même à nous laisser sur les fesses, la bouche ouverte et à dire WAHOU 

§Eddie§

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