L'ascension du gouverneur de Jay Bonansinga et Robert Kirkman

Dans le monde de The Walking Dead, envahi par les morts-vivants où quelques-uns tentent de survivre, il n’y a pas plus redoutable que le Gouverneur. Ce tyran sanguinaire qui dirige la ville retranchée de Woodbury a son propre sens de la justice, qu’il organise des combats de prisonniers contre des zombies dans une arène pour divertir les habitants, ou qu’il tronçonne les extrémités de ceux qui le contrarient. Mais pourquoi est-il si méchant ? Dans L’Ascension du Gouverneur, le lecteur découvre pour la première fois comment et pourquoi Philip Blake est ce qu’il est, ce qui l’a conduit à devenir… le Gouverneur.
 
L'aventure commence alors que Philip Blake et ses compatriotes (qui inclus deux de ses amis, son frère et sa fille Penny) vident une maison des ses occupants zombies afin d'y rester quelque temps, faire une petite pause dans leur avancée vers Atlanta, où ils espèrent trouver le fameux centre de secours.

 
Première chose qui me saute aux yeux, le temps utilisé. Le présent. Pour une nouvelle, ce n'est pas un temps qui me dérange plus que ça, mais j'avoue que pour un roman, j'ai plus d'appréhension. Et à juste titre. J'ai rapidement eu la sensation de lire plutôt le scénario d'un des comics ou d'un des épisodes TV qu'un roman. Et si cette impression finira par s'atténuer, le style de l'auteur va également dans ce sens. Sur ce point, des choses m'ont gêné, notamment les énumérations de choses quand ils entrent dans une pièce ou ouvrent une caisse. J'ai eu l'impression que l'auteur nous sortait sa liste de course (parfois sa longue liste de course). Par chance, ça aussi on s'y fait.
Ensuite c'est le nombre important de référence à des marques et autres œuvres. Vous savez, quand un héros d'un livre allume sa radio dans la voiture et que l'auteur nous dit ce qu'il entend ("Deep Purple cracha son riff célèbre de Smoke on the Water des enceintes" par exemple, ou encore "Il sortit son paquet de Marlboro et son briquet Bic... blablabla), c'est quelque chose que j'aime beaucoup... d'habitude. Mais je m'en fiche un peu de connaitre la marque et le modèle du Subwoofer dont est équipé la sono de la voiture. Je me fous aussi que le ruban adhésif qu'ils utilisent soit du Gaffer... d'ailleurs, ils doivent avoir des parts chez eux, ce mot est tellement utilisé. De plus, quand les références créent de gros anachronismes ça pue un peu.
Si je dis qu'on trouve moins souvent de listes de courses et de références inutiles (sauf celle du Gaffer) c'est parce que, au bout d'un moment, c'est comme si l'auteur changeait subtilement en cours de route. Allez savoir, c'est peut-être le cas.
 
Venons-en à l'histoire qui commence comme un simple survival-zombie où on se dit qu'on va se taper tout le long du livre les tribulations du groupe à chercher alternativement planques, vivres, essence et armes. En fait, cela change enfin quand ils arrivent à Atlanta et qu'ils rencontrent les premiers autres vivants du livre. Car c'est cela qu'on attendait. Une rencontre qui montre comment le groupe va évoluer avec d'autres personnes rencontrer post-épidémie. Et c'est aussi là que l'histoire prend son intérêt. En effet, les œuvres de zombies réussies ne sont pas celles où l'on voit des litres de sang et des boyaux à tour de bras mais celles où le côté social est mis en avant. La relation humaine est toujours le vrai thème de ces œuvres et Walking Dead ne fait pas exception. Le livre donc, reprend ce principe même de la base d'une œuvre de zombie et le fait bien.
 
Ce qui me permet d'en venir au personnage (transition parfaite !!).
Le Gouverneur... ceux qui connaissent Walking Dead (le comics ou la série, ce personnage étant présent dans deux les supports) savent de qui il s'agit, et je ne vais pas spoiler maintenant. Mais honnêtement, Philip Blake (ceci n'est pas un secret, c'est le nom du Gouverneur) est surement le personnage le moins intéressant du livre. Non, il est même insignifiant. Là où il faut chercher, c'est du côté de son frère Brian. Lui et la relation qu'il a avec sa nièce. Voilà les deux personnages qui sortent du lot dans cette histoire. Alors oui, Philip devient un peu intéressant lorsqu'ils sont à Atlanta, puis ensuite quand il... non pas maintenant. Mais il retombe vite. Alors que Brian, qui est clairement le vrai personnage principal puisque c'est lui que l'on suivra le plus, c'est ses sentiments qu'on nous racontera le plus, est un personnage fort, qui nous rappelle que non, on ne lit pas un scénario, mais un roman qui, sans être profond, est fort divertissant.
 
Bon c'est un livre à licence, donc, est-ce qu'on retrouve vraiment l'ambiance Walking Dead ? Avec Kirkman à la barre, évidemment. Les zombies et leurs comportements, les vivants et leurs relations, les décors, le déroulement des choses et la folie. Oui, c'est du Walking Dead pur jus.
Par contre, pas besoin, ni d'avoir vu ou lu du Walking Dead, ni même de connaitre pour apprécier un peu ce livre. D'ailleurs je le conseille beaucoup aux gens qui ne lisent pas de romans, veulent commencer, aiment les zombies et se demandent par quoi commencer. Parce que le style simple et le temps au présent en fait un livre facile à lire et à cerner. Evidemment, je le conseille aussi aux fans de WD.
 
Maintenant que vous avez lu tout ça, que le style est moyen et que vous avez l'impression que je n'ai aimé que modérément le livre passons en mode spoiler.
 
 
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SPOILER
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Le livre prend tout son sens à la fin. Alors oui, ses défauts s'effacent avant, ses qualités ressortent avant également, avec la folie montante de Philip qui pète vraiment un câble. Mais comme pour le film eXistenZ, c'est au dernier quart que le livre prend son sens. Toute l'histoire nous revient à la face et devient claire comme de l'eau. On se dit alors : "ah ouais quand même".
En fait, dès que Philip Blake meurt, notre cerveau commence à réaliser pourquoi Brian était tant mis en avant contrairement à Philip. Puis plus ça avance et plus on comprend que Brian aurait voulu avoir le courage de son frère. Cela fini de nous aiguiller. Et enfin, on est déjà sûr de nous quand il se présente à Martinez sous le nom de Philip Blake. Evidemment ! Le Gouverneur c'est Brian qui a prit le nom de son frère (qui se fait même passer pour son frère, voir croit être son frère puisqu'il désigne - en tout cas dans la série TV - Penny comme sa fille). Tout, mais alors tout prend son sens. Et c'est dans les 20 dernières pages (à peu près, j'ai pas le livre sous les yeux) que cela arrive. Oui du grand art.
 
 
 
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FIN DU SPOILER
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Donc si vous avez sautez le moment spoiler, sachez que ce livre est une surprise énorme que je qualifie même de grand art pour son final. A lire de toute urgence si vous êtes équipés d'yeux et alphabète. Moi en tout cas, je prendrai la suite et espère que les deux suivants arriveront finalement en France.
 
Eddie.
 

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