Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi

Adapté du roman de Mary Norton, The Borrowers, Arrietty raconte l'histoire d'une jeune chapardeuse (Borrowers en anglais) de 14 ans, ces petites créatures qui vivent sous nos planchés et chapardes nos biens durant la nuit. Ce ne sont pas des voleurs, ils prennent toujours le minimum dont ils ont besoin et c'est pour cela que nous ne remarquons jamais le manque. Un morceau de sucre, un mouchoir, une aiguille, bref toute sorte de petite chose.
Arrietty et ses parents vivent sous une maison isolée, entourée de verdure et de fleurs. Un jour, un jeune garçon du nom de Shô s'y installe afin de se reposer avant une opération difficile qu'il s'apprête à subir. Il se retrouve donc avec une servante engagée par sa tante afin qu'il ne manque de rien et puisse se ménager. Dès son arrivée, Shô aperçoit la jeune chapardeuse dans le jardin, celle-ci pensant avoir évité le regard de l'humain, part confiante le soir même pour son premier chapardage.
Durant son expédition avec son père, elle va découvrir un monde entièrement nouveau où tout est grand pour finalement se faire à nouveau remarquer par Shô.
Le soucis, c'est qu'un chapardeur, en plus de devoir faire attention aux chats et aux rats, ne doit en aucun cas se faire remarquer par les humains, sinon, ils sont contraient à déménager pour éviter les problèmes avec cette dangereuse créature qu'est l'homme.
Pourtant, une amitié va naitre entre l'enfant malade et la chapardeuse... mais ce ne sera pas sans conséquence.


 
Alors que Miyazaki est derrière le scénario, c'est Hiromasa Yonebayashi qui se retrouve à la réalisation. Un duo qui va payer car ce film est probablement l'une des plus belle réussite des Studio Ghibli.
Si l'on peut trouver l'animation lente par moment, les images et l'animation sont tout bonnement bluffantes et prouvent encore les talents du studio. Tout au long du film, les images qui défilent devant nos yeux ne cessent de nous ébahir. Lorsque Arrietty découvre pour la première fois l'intérieur géant et inquiétant des humains ou l'intérieur magnifique et à sa taille d'une maison de poupée sont deux exemples de mise en scène réussie. Le voyage dans les couloirs miniatures fait de pont en clous en est un autre. La première fois que les regards des héros se croisent est superbement tourné. Toujours, on reste plongé dans cet univers magnifique et souvent mélancolique. Les yeux rivés à l'écran, la bouche béante. Mon seul regret est de ne pas pouvoir me faire ce film en Blu-Ray sur une super télé  full HD. Mais là, ça vient de mon matos, le film existe dans ce format et je vous conseil de le prendre ainsi si vous possédez de quoi le lire, car ça doit en valoir la chandelle.
 
 
Le scénario et les images que l'on nous montre forment une symbiose parfaite (et la musique aussi mais on en reparlera) car, si le scénario est magnifique, il est porté par la réalisation, réalisation qui trouve sa force dans son histoire. Plus que jamais, ce film nous montre que l'on ne peut pas faire un bon film si les deux éléments ne se complètent pas. Des thèmes propres et chers à Miyazaki se retrouvent ainsi dans Le petit monde des chapardeurs - le jeune malade, l'écologie - et c'est la réalisation et la musique qui accentuent la mélancolie de ces thèmes.
On nous offre ici une œuvre d'aventure simple et intime, sans grande quête initiatique (même si avec sa première nuit de chapardage, on pourrait parler de cela) car l'histoire, oui, c'est bien une amitié impossible, une crainte des autres races (les chapardeurs craignent les humains sans vraiment les connaitre), l'histoire du passage à l'âge adulte avec la leçon suivante : nos actes amènent des conséquences... et si je m'écoutais, je vous raconterai la fin... mais non.

 
On fini avec la musique car de ma vie de cinéphile, je n'ai jamais eu un coup de cœur comme celui-ci. Pour la première dans l'histoire du studio, ce n'est pas un artiste japonais qui compose la bande-son mais bien français, breton pour être exacte. Cécile Corbel et Simon Caby composent des titres à consonance celtique fabuleux. Chaque instrumental est sublime et, comme dit plus haut, ajoute encore à cette symbiose et à cette mélancolie. A noté que les titres chantés et interprétés par Cécile sont tout aussi parfait. Mention pour la chanson du générique de fin. Je découvre donc une artiste que je vous conseil de découvrir aussi.
Bref, il me faut l'OST et vite.
 

Vous l'aurez compris, ce film est un énorme coup de cœur pour moi et pour la peine, je vous laisse en musique. Merci Ghibli, merci Yonebayashi-san, merci Miyazaki-san.

Eddie

 
Sho's Lament, extrait de l'OST du film : 

 

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