Le moine et le vénérable de Christian Jacq

Au début de l'année 1944, deux hommes exceptionnels sont arrêtés par la Gestapo et emprisonnés dans une mystérieuse forteresse allemande. L'un est médecin et vénérable d'une loge maçonnique très ancienne. L'autre est un éminent moine bénédictin. Le Reich, qui poursuit son rêve hégémonique et totalitaire, entend soumettre à son idéologie toutes les croyances qui l'ont précédé. Sous les ordres de Himmler, un service secret traque les ordres religieux, les voyants, les astrologues et les sociétés secrètes afin de leur arracher leur pouvoirs, leurs rites et leurs techniques et de vérifier leur efficacité. Comment le franc-maçon et le chrétien, aux convictions a priori inconciliables, vont-ils s'affronter, s'écouter et s'entendre face à des tortionnaires nazis déterminés à les asservir ? Peuvent-ils sortir du piège sadique dans lequel ils sont enfermés ?     


Mars 1944, Paris. Alors qu’il se rend à une Tenue franc-maçonnique, le Vénérable Maître François Branier se fait arrêter par la Gestapo.  Ailleurs en France, le frère Benoit, Moine Bénédictin, passeur de la résistance se fait lui aussi arrêter. Ils sont alors tous les deux conduits dans une forteresse qui n’est autre qu’un camp nazi. Mais pas n’importe quel camp. Son commandant, sous les ordres de Himmler, regroupe toutes les sources possibles de pouvoir inconnu pouvant servir au Reich. Pensant que le Prêtre et le Vénérable détiennent des secrets occultes, leur séjour sera un enfer psychologique car la meilleure arme du commandant c’est sa ruse.    

Très vite, alors qu’il avait retrouvé les frères de sa loge, le Vénérable se retrouvera confiné avec le Moine en tant que médecin de la forteresse. Les deux viennent d’un monde différent. Un ennemi commun suffira-t-il à créer une entente ?



Christian Jacq est très connu pour ses romans traitant d’Egypte antique comme Le juge d’Egypte, Ramses ou encore La reine liberté (que vous recroiserez sur ce blog étant donné qu’ils se trouvent dans la bibliothèque d’Eddie et Nouchka).

Ici, il nous projette dans une époque moins lointaine, encore présente dans beaucoup de mémoire. Fantôme du passée. La seconde guerre mondiale. Inspiré par des faits qui ont réellement eut lieu, l’auteur nous propose deux sujets dans un seul ouvrage. Le premier étant les camps nazis, le machiavélisme de la Gestapo pour arriver à ses fins.  Le second est évidemment la religion et les croyances. D’un côté le franc-maçon qui ne jure que par le Grand Architecte de l’Univers et de l’autre le Moine qui ne peut avoir d’amour que pour Dieu.

C’est probablement ce deuxième point qui sera le plus intéressant et dans lequel on aura plaisir à se plonger sans pour autant enlever de l’intérêt à l’autre. Car voir les deux hommes débattre, se respecter malgré tout, commencer à prendre conscience de la force de la foi de l’autre tout en continuant à vouloir le persuader de croire en la sienne.  Les deux ont des arguments convainquant mais aucun ne cède du terrain, plongeant son espoir dans leurs « rois » respectifs.



L’époque, l’ambiance et les faits servent parfaitement le récit. La seconde guerre mondiale et cette ambiance d’oppression, de huit-clos servent admirablement pour mettre le lecteur au maximum dans le récit. On suit avec intérêt l’évolution de la survie des personnages, autant le Moine et le Vénérable que des frères qui sont séparés de Branier. Mais on est tout autant attentif aux agissements des nazis, se demandant jusqu’où ils vont aller pour obtenir ce qu’ils cherchent. On se surprend même à vouloir plus sur les méchants autant que sur les bons.



Bien que l’on se trouve dans un huit-clos, les rebondissements vont bon train, aidant encore à nous pousser à tourner les pages, inlassablement, jusqu’à la toute fin où on rage parce qu’on en veut encore.

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